Château de Litto

Pendant la période normande, les terres de la vallée ont été défrichées et les villages de Quadrelle, Mugnano, Baiano et Sirignano ont été repeuplés. Ces villages ont ensuite été refondés comme dépendants de Casali, politiquement et territorialement, par une sorte de fédération entre les tours individuelles. Cette fédération était peut-être basée dans la tour Quadrelle.

Une fois les Souabes arrivés, la logique des tourelles à mi-hauteur prend fin; les armes sont désormais puissantes, et plus que pour protéger les vassaux, il fallait peu de châteaux mais de grands châteaux entourés de hauts murs pour tenir le sort du royaume de Sicile. . Et où trouver un grand château sinon sur les vestiges de l'ancienne villa romaine de Césarée?

Ce sera la seule forteresse de la région et s'appellera Castello del Litto et appartiendra au comté de Capoue.

Les anciens et les nouveaux vassaux en dépendront, sans aucune différence politique. Les anciennes tours, déjà détruites d'une bataille à l'autre, seront abandonnées à leur sort. En parcourant les documents les plus anciens trouvés après l'an 1000, Quadrelle apparaît comme Casale del Castello del Litto, comme Mugnano, Baiano et Sirignano. Cela signifie que si la ville de Quadrelle appartenait au château, il n'en était pas moins de la ville de Mugnano, définie, pendant de nombreux siècles, uniquement comme Ponte Munianum, le pont-levis qui séparait le comté de Capoue de celui d'Avellino.

Quadrelle donc, comme les autres villages voisins, quatre en tout, car il y a quatre tours médiévales du château, se tenait juste à côté de l'un des corps de garde des murs du Castello del Litto, peu avant 1200.

Le château de Mugnano del Cardinale, ou du moins ce qu'il en reste, se dresse sur les hauteurs du Litto. Stratégiquement situé pour dominer la vallée sous-jacente de Gaudio et la route qui, de la Piana Nolana, atteint Avellino et Irpinia, son vaste territoire occupe une superficie d'environ 6300 mètres carrés avec un périmètre de mur de 380 mètres de long et délimite un arc en forme d'annonce. qui s'adapte au tracé du sommet de la colline. Les premiers événements historiques du fief sont très probablement liés à ceux d'Avella car il faisait partie de son territoire et suivait tous les événements.

Pendant la période angevine, le château de Litto fut donné à Tommaso Scillato, puis passa, vers 1300, à son fils Riccardo, chambellan du roi Robert d'Anjou. Par la suite, il y eut de nombreux propriétaires du fief.

D'abord Pietro II Anselone, puis Niccolò Orsini, qui la rendit à l'abbaye en 1395 et resta entre les mains de la famille Orsini qui la conserva jusqu'en 1428.

A partir de ce moment, le Litto et le centre sous-jacent de Mugnano furent gouvernés par le commendatoire de Montevergine au moyen d'officiers choisis parmi les moines de l'abbaye.

La nécessité d'avoir un siège nécessite entre 1467 et 1486 un bâtiment de style abbatial, qui s'appelait le «palais cardinal», dans lequel, à côté des moines, les cardinaux commendataires avaient leur siège provisoire. La construction du palais a décrété la décadence définitive de la forteresse qui a dû être complètement abandonnée. En 1515, le fief de Mugnano fut transféré à la Santa Casa dell'Annunziata à Naples qui le garda jusqu'à la subversion de la féodalité. L'une des dernières preuves documentaires est celle de Giustiniani qui, au début du XIXe siècle, décrit le site de Litto comme une «forteresse avec une tour construite au moyen âge».

De cette ancienne fortification qui brillait autrefois, seules quelques ruines restent à moitié enfouies dans la végétation.